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vendredi 9 septembre 2011

Le 20 mai 2011, le poète ne peut nier qu’il éprouve quelques difficultés à écrire « Du rythme », pour la raison certaine qu’il n’est pas dans le rythme, qu’il manque d’énergie rythmique, d’allant volontaire, et ce, malgré de multiples lancements, de multiples angles d’attaque, de multiples essais, parce que faillance de réflexion sur le sujet maintenant : il faut aller quérir ce qui reste lointainement accumulé, s’inquiéter de l’ouverture qui donnera autant le là que le la : faire du rythme la voix de l’Être-là-à-venir en vaillante opposition à l’Être-disparaissant. Les starting-blocks (recomm. offic. blocs de départ) de la voix sont mal calés. Le rythme favargie l’être de langue. Se vouloir voix ; une voix de l’écrit, la voix fait l’Être (le reste, le socio-être, n’est que de la vie humaine) ( :::: être humain n’est rien) ( !!! Le poète, à cet instant, risque de s’attirer un certain nombre de foudres de guerre voire se voir objet de vindicte ou de sarcasmes ♫♪♫♪♫♪♫♪♫♪) (Cela lui chaut-il ?) « Le rythme est le mouvement de la voix dans l’écriture. Avec lui, on n’entend pas du son, mais du sujet » (Henri Meschonnic, La Rime et la Vie) Il est 10 : 17, à la droite de la main écrivant dans le carnet sont empilés Petits traités de Pascal Quignard, Être et Temps de Martin Heidegger et La Rime et la Vie de Henri Meschonnic ; le poème n’a pas été écrit ; mais tout n’aura pas été vain. (Les passages relus des ouvrages cités font frémir l’accumulation massive qui reconnaîtra quelque sujet à.) La navigation à laquelle le poète s’adonne pour distraire sa concentration rêveuse qui nécessite quelque détournement distractif régulier afin d’affûter ladite concentration rêveuse, la navigation mène au mot « ravauder » (dans le Trésor de la Langue Française en ligne, http://atilf.atilf.fr/tlf.htm) :

Empl. abs. Mettre à la suite des pièces de différentes origines. [Flers et Caillavet] ravaudent, ils calquent, ils déguisent (LÉAUTAUD, Théâtre M. Boissard, 1926, p. 68).
B. Vx. Fouiller, rechercher dans. Nous ravaudâmes les vingt-cinq collèges, les bibliothèques, les tableaux, le muséum, le Jardin des Plantes (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 251).

Et par de jouissives voies de conséquence, le verbe mène au substantif « Ravaudage » :

B. Au fig. Ouvrage fait de compilations diverses plus ou moins bien assemblées. Le récit de Rabelais, intitulé: Grandes et inestimables chroniques, n'est qu'un ravaudage de facéties traditionnelles et dès longtemps populaires (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p. 36).
REM. Ravauderie, subst. fém., rare. Bavardage futile, ouvrage fait de pièces et de morceaux. Mon ami, je suis l'incorrigible, celui qui vous chargera éternellement du mécontentement (...) qu'il a de lui-même, de toutes choses et quibusdam aliis. N'êtes-vous point excédé de ces ravauderies d'une humeur que rien n'apaise? (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1838, p. 355).

Défense de l’idée certaine tournant en ferme intention parce que conviction du plaisir à penser et agir ainsi le poème et sur le poème à fabriquer que : poèmes ravaudés : faits de morceaux épars plus ou moins bien assemblés, « sur quoi je vous dirai un grand secret, & puis l’autre c’est que vous ne trouverez point en ceci que truandage de folle doctrine qui n’apporte point à dîner. » (Beroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, in « Vidimus »)

2 commentaires:

  1. Ne parvenant point à trouver le sens du mot "favargie", que ce soit sur le TLFi ou simplement par recherche "Google", pourriez-vous m'éclairer sur sa définition ?

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  2. Comme il m’a été demandé deux fois la signification du mot « favargie », je réponds : que le verbe « favargier », ici conjugué, est issu du latin fabricare (« fabriquer »), et signifiait en ancien français « forger, travailler les métaux au marteau » ; la « favrerie », dans le même champ sémantique désignait tantôt l’art du forgeron, tantôt l’atelier du forgeron. Ainsi, l’auteur de la « Rêverie au travail » s’adonne-t-il à son goût prononcé voire à sa tendance au médiévisme. Toujours dans le même champ, signalons le mot « fevre, favre », issu de latin fabrum, et qui dans la langue du Moyen Age qualifiait l’ouvrier qui travaille les métaux, ou le forgeron, ou l’orfèvre, sinon de même l’ouvrier en général. Afin de donner des pistes de réflexion, nous nous permettons de signaler que le poète anglais T.S. Eliot dédia sa Terre vaine au poète américain « Ezra Pound, il miglior fabbro » (le meilleur ouvrier). Il est bien question de rappeler, par cet usage, voire d’insister, sur ce que le poète de la « Rêverie » martèle le rythme avec, espère-t-il, orfèvrerie.
    Le poète

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