Nombre total de pages vues

vendredi 18 novembre 2011

Le 26 juin 2011, le poète est un scientifique, de lui-même : il (se) recherche ; il fait de la recherche dans la langue.


Le 28 juin 2011, le poète prend la décision du cinquième poème : « De la prose » : parce qu’il suivrait logiquement « Du bloc » : bloc et prose sont liés d’une même couture. Dans « De la prose » il faudra ne pas évoquer les raisons du choix du poème en bloc de prose ; pourquoi cette direction :

poème àproseà blocà poèmeà bloc àprose

ðpoème en bloc de prose

raccourci en :::

poème en bloc

(car prose va de soi ; le vers ne fait pas bloc)


Le 4 juillet 2011, le temps physique de résidence est achevé, le poète reprend sa présence, s’en absente et se présente autrement et ailleurs, il n’y aura plus de déplacements, à dessein résidentiel tout du moins, en Ardèche, mais présence néanmoins numériquement si ce n’est par la pensée par conséquence, car le travail entamé pendant la période effective de résidence se poursuivra jusqu’à la fin du contrat (oral et moral) qu’a établi le poète avec ses hôtes et lui-même (rappel : la décision arbitraire d’écrire vingt poèmes archi-méta-poétiques, au vingtième prendra fin l’ouvrage), la résidence devient dès lors une résidence numérique, puisque le blog-brouillon de travail mis en place pour sa circonstance, « Rêverie au travail », est accueilli en résidence sur le site de l’association hôtesse, Les Rias. Il importera par conséquence de quoi, jusqu’au terme, que le poète maintienne la pression sur lui-même afin de préserver le désir contenu dans la tension et qu’attention ni concentration ne se relâchent ; tout désir est tension sinon in-tension. Il faudra empoigner la matière verbale afin qu’elle ne s’échappe point, veiller à ce que la distance géographique ne se transforme pas en distance à l’égard de l’enthousiasmant travail entamé.


Le 6 juillet 2011, « De la prose » pose problème.


Le 7 juillet 2011, le travail en progrès dans la forme choisie du journal d’atelier des vingt poèmes en bloc à écrire et s’écrivant est mis en ligne sur blog, soit, mais au chapeau d’origine, le poète a tenu à rajouter cette précision qui n’est pas d’une moindre importance :::: « ce blog est considéré par son auteur comme un passage intermédiaire ; comme le brouillon public entre le brouillon manuscrit du carnet et le livre papier à venir », car de fait, le blog ne peut avoir, et n’a pas, l’aspect fini du livre, puisqu’il est possible à tout moment d’y apporter une modification, laquelle chose est impossible avec un livre, à moins d’une réédition ; un blog est infini car renouvelable constamment, il obéit, ce qui fait son intérêt, à la labilité humaine, à sa versatilité ; le livre oblige à une certaine radicalité, papier et numérique entament un dialogue sur le fini et l’infini. Blog-brouillon pour ce que la rature (fût-elle invisible) est la manifestation héroïque des luttes d’un auteur avec l’invasion de ses propres indécisions.


Le 8 juillet 2011, le poète au travail n’est ni le bourreau de lui-même ni sa propre victime et n’est plus à déclarer sombrement :

Je suis de mon cœur le vampire,
– Un de ces grands abandonnés,
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire ?

2 commentaires:

  1. Jean-Pascal Dubloc alors? Oh! excusez mon impertinence, mais c'est plus fort que moi.
    Franchement, j'adhère totalement à cette vision de l'écrivant de la poésie : un chercheur, oui! Qui fait de la recherche expérimentale mais aussi fondamentale, ce qui recouvre l'intuition, la réflexion, la découverte, et tout l'aspect fastidieux et répétitif de l'expérimentation pour parvenir à un résultat concluant donc pertinent.
    A quand donc la conclusion?
    F. Biger

    RépondreSupprimer
  2. Il n'y aura pas de conclusion à tout ce travail, la conclusion est intempestive et définitive, il y aura une fin provisoire, une FIP, une fin in progress, car quand le blog cessera son activité d'esprit résidentielle, il n'y aura nullement cessation d'activité, au contraire, quand ça finit, tout (re)commence, et c'est cela qui est excitant dans la réflexion d'écrire, dans l'écriture même.
    Le poète

    RépondreSupprimer