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mardi 28 février 2012

Suite à une critique justifiée qui lui fut adressée, le poète décida de récrire ses publications sur le blog des 13 et 16 février, afin de resserrer une pensée un peu en désordre. Le lecteur pourra faire comparaison, s'il le souhaite.

5 janvier 2012
« Pour ce que le ris est le propre de l’homme », cuidait Rabelais (note : il arrive mainte fois au poète d’user du médiévisme « cuidier », disparu des dictionnaires de langue française au XVIe siècle, et que les lecteurs de textes anciens et philologues connaissent bien pour ce qu’il abondait dans le sens de « penser, croire », mais aussi « s’imaginer », avec souvent la nuance « à tort », « cuidier » pouvait immiscer la possibilité d’erreur dans ce que pouvait penser celui qui pensait que). Bon. Si le poète a recours à la bouffonesque et au grotesque (au sens de bizarrrie folle, lexicale et grammaticale), il n’est cependant pas un poète comique (au sens historique et littéraire du terme), sa poésie est pince-sans-rire, recherche de discrets effets d’humour, à dessein non pas de faire rire, mais sourire. Son sourire est un rire atténué (un sub-ridere), discret, sans éclat de voix. Le pseudo-rire de Rabelais est beaucoup trop référencé pour ne provoquer qu’un simple éclat de rire, sans articulation d’une pensée ; il provoque un sourire accentué, parce qu’il « se joue de l’Univers » (Madame de Staël), mais c’est un rire intérieur, plus proche du sourire, que le rire franc, extérieur ; on l’appelle rire par défaut. Dans la littérature, l’humour advient le plus souvent dans des jeux de langage, le rire, dans des jeux de situation (Molière). Dans ses jeux verbaux, le poète glisse de l’humour, lance un rire atténué dans le déroulement syntaxique qu’il observe comme un processus parallèle du vivant tiré vers la mort,  inexorablement. Aussi menuise-t-il l’illusion de ralentir le processus par quelques court-circuitages ; et ça le fait sourire ; sourire devant l’idée vaine de l’entreprise, et à l’idée anticipée des reproches de complexité exagérée, ampoulée, emphatique, artificielle, prétentieuse sinon creuse, qui lui seront adressés, défauts que son goût pour le mauvais goût l’amène à revendiquer.



6 janvier 2012
Il rumine,  l’idée : : : d’un poème copié-collé (conscient que le procédé n’est point nouveau de même qu’il n’est guère de procédés nouveaux aux jours d’huy de la poésie contemporaine où les idées et principes et procédés sont copiés et recopiés et sur-copiés sans interruption), l’idée d’un poème qui serait la reprise d’une critique meurtrière dont il fut la cible, par un critique internet, idée à laquelle il renonce aussi vite qu’il l’expose, estimant que cela, même cum grano salis, aurait quelque apparence de masochisme, et accorderait trop d’importance à un petit « capitan des lettres » (la formule est empruntée à un critique du critique) se désignant « lectueur ». Quoique cela soit très tentant, il faut renoncer. Après déambulations dans sa bibliothèque, il ajoute deux citations, de Pascal : « rire dans l’âme », et d’André Breton, « une révolte supérieure de l’esprit » (à propos de l’humour noir), ainsi qu’une troisième, de Pierre Desproges, « on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ». Le poète va opérer un mix de tout cela.


7 janvier 2012
Il pensait avoir achevé le poème « De l’humour », mais revenant à la liste des poèmes à écrire pour biffer « de l’humour », il retrouve une note ajoutée (entre parenthèses) dans la crainte d’oublier d’y faire, dans le  poème, référence :

« (jeux de mots/jeux de vilain/rire dans la langue/Merlin) »

C’est la raison pour laquelle, sans hésiter plus longtemps, il décide de reprendre le poème afin de glisser les allusions référentielles oubliées, et plus particulièrement à Merlin. Merlin rit devant la mort, qu’il défie lors de ses prophéties, il l’annonce, la sait, la devance, la connaît (il est né sous ses auspices, puisque sa mère, incapable, nonne et vierge, de justifier son enfantement, sera brûlée vive après sa naissance), c’est la part maligne de lui qui creuse dans sa bonté de mi-humain ; c’est un rire mélancolique, car Merlin sera habité par la mort des autres, et de surcroît, il rit de la sienne, du rire sarcastique de l’ermite ; un rire repris dans le rire du personnage de Zarathoustra de Nietzsche, de celui qui regarde les choses de haut, parce qu’il en connaît origine et destinée ; le rire de Merlin est force qui traverse les temps ; est rire dans la langue ; « Si Merlin rit, c'est donc parce qu'il incarne le personnage de l'écrivain à l'intérieur de son œuvre : observateur privilégié de tous les aspects de celle-ci. S'il rit de la mort, c'est parce que les procédés de la fiction, ainsi que ceux du fétichisme et de toute pensée théorique dont ils constituent le modèle, risquent de dévoiler le caractère accidentel de la différence qui existe non seulement entre le Moi et l'Autre, mais aussi entre le dedans et le dehors, la chose et sa représentation, l'esprit et la lettre — et, finalement, de la différence entre la vie et la mort. » (Howard Bloch) Le personnage de Merlin est insaisissable, ermite et cultivé, pacifiste et belliqueux, mi-homme mi-diable, c’est un être indéfini qui manie la subtilité langagière (cf. l’épisode du « Baron aux trois morts »), de même qu’il sait sa mort quand il répond favorablement à la requête de Niniane de lui apprendre ses pouvoirs (et dans certaines versions du roman, il rit avant que de lui répondre) ; c’est le rire d’un être insaisissable (jusque dans les diverses adaptations ou exégèses), qui change constamment de « semblance », « cest gens qui me cuident connoistrene sevent riens de mon estre » (Huth Merlin) Le rire de Merlin, que le poète reprend à son compte, est un rire lancé dans le futur de la phrase en bloc, il exprime le plaisir de tailler dans le lard syntaxique, à dégrammatiser, à néologiser, à poser des mots d’esprit ici ou là, ou des chausse-trappes syntaxiques, à forcer l’illusion de résistance à l’inexorable, à être critique de la norme, le rire de Merlin est exemplaire du travail du poète, un phénomène liminal (H. Bloch), « au point précis où le sens est produit à partir du non-sens » (J.Lacan), mais atténué par la vanité de l’entreprise ; sourire dissimule désillusion. Le poète, un être indéfini qui manie la subtilité langagière ?  Le rire de Merlin, un rire atténué par la subtilité narrative du cycle qui trace son existence indéfinie, par le temps humain et romanesque, un sourire devenu ?


mardi 21 février 2012

« De l’humour » est écrit ; « Des nœuds » suivra. De ces nœuds syntaxiques dont le poète fait tension du poème, qu’il considère comme la manifestation poétique de son système extrêmement nerveux d’inquiétude. Les nœuds internes sont rendus visibles sur l’axe syntaxique considéré comme une corde tendue. Deux poètes ont contribué à construire cette idée d’une syntaxe nodale : Charles Baudelaire, avec ce qu’il donne de sa considération de la prose en entrée des Petits Poëme en prose : « Quel est celui de nous qui n’a pas, dans un jour d’ambition, rêvé le miracle d’une prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience » ; et Stéphane Mallarmé dans « La musique et les lettres » : « … parce que tout âme est un nœud rythmique… »

(Digression : à force de concentration rêverante sur le travail en cours et sur le sujet des nœuds dans la syntaxe, il vint au poète comme une évidence qu’il rumina l’espace d’un instant, celle-ci : un poème : « Du cadratin » : qui s’imposa comme il parcourait « Le mystère dans les lettres » de Mallarmé, parcours au cours duquel lui revint immédiatement en mémoire la raison pour quoi il adopta, après plusieurs années de tâtonnement et d’insatisfaction, le signe cadratin pour marquer l’achèvement d’un poème, signe largement employé par Mallarmé dans ses fragments du « Mystère », et qui frappa le poète alors, pour le formidable sentiment de vigueur qu’il laissait une fois la lecture du fragment achevé, ponctuant la belle énergie d’écrire, cadratin qu’il interpréta également comme invitation au dialogue avec le blanc qui suit, comme le tiret du discours direct, invitation, voire, au lecteur inconnu de prendre parole muette dans le vide blanc : derrière le cadratin, tout peut prendre la parole. Il adopta le signe définitivement assuré quand il découvrit, par la suite, la poésie en vers d’Emily Dickinson, criblée de cadratins en fin de vers, jusque parfois la saturation.

216
Safe in their Alabaster Chambers—
Untouched by Morning—
And untouched by Noon—
Lie the meek members of the Resurrection—
Rafter or Satin —and Roof of Stone !
Grand go the Years —in the Crescent —above them
Worlds scoop their Arcs—
And Firmaments —row —
Diadems —drop —and Doges —surrender
Soundless as dots —on a Disc of Snow—


216
A l'abri dans leurs chambres d'albâtre—
Insensibles à l'aube—
Insensibles au jour—
Reposent les membres dociles de la Résurrection—
Poutre de satin —et toit de pierre—
Splendides vont les ans —dans leur croissant— au-dessus d'euxLes mondes creusent leurs arcs—
Et les firmaments —voyagent—
Les diadèmes —tombent —et les doges —se rendent—
Sans bruit comme des points —sur un disque de neige—

(traduction de Charlotte Melançon, in http://id.erudit.org/iderudit/31022ac)





DU CADRATIN

Énergique et volontaire et force : La Syntaxe




jeudi 16 février 2012

Le 6 janvier 2012, le poète rumine, cette idée : : : d’un poème copié-collé (conscient que le procédé n’est point nouveau de même qu’il n’est guère de procédés nouveaux aux jours d’huy de la poésie contemporaine où les idées et principes et procédés sont copiés et recopiés et sur-copiés sans interruption), l’idée d’un poème qui serait la reprise d’une critique meurtrière sur lui par un critique internet, idée à laquelle il renonce aussi vite qu’il l’expose, estimant que cela, même cum grano salis, aurait quelque apparence de masochisme, de même accorderait un peu trop d’importance à un petit « capitan des lettres » (la formule est empruntée à un critique du critique) dissimulé derrière sa toile, auto-proclamé « lectueur ». Quoique cela soit très tentant, il faut renoncer, quand bien même l’ironie appartienne au registre de l’humour. Il ajoute deux citations, après déambulations dans sa bibliothèque, de Pascal : « rire dans l’âme », et d’André Breton, « une révolte supérieure de l’esprit » (à propos de l’humour noir), ainsi qu’une troisième, de Pierre Desproges (le seul humoriste qui, selon lui, mérite cette distinction), « on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ». Le poète va opérer un mix de tout cela.


Le 7 janvier 2012, il pensait avoir achevé le poème « De l’humour », mais revenant à la liste des poèmes à écrire pour biffer « de l’humour », il retrouve une note ajoutée (entre parenthèses) dans la crainte d’oublier d’y faire, dans le  poème, référence :

« (jeux de mots/jeux de vilain/rire dans la langue/Merlin) »

C’est la raison pour laquelle, sans hésiter plus longtemps, il décide de reprendre le poème afin de glisser les allusions référentielles. Le rire de Merlin est celui exprimé devant la mort, celui qui défie la mort parce qu’il l’annonce lors de ses prophéties, mais un rire mélancolique, car Merlin est habité par la mort des autres, de même qu’il rit de la sienne, du rire sarcastique de l’ermite ; un rire repris dans le rire du personnage de Zarathoustra de Nietzsche, le rire de celui qui regarde les choses de haut ; le rire de Merlin est force qui traverse les temps ; est rire dans la langue. « Si Merlin rit, c'est donc parce qu'il incarne le personnage de l'écrivain à l'intérieur de son œuvre : observateur privilégié de tous les aspects de celle-ci. S'il rit de la mort, c'est parce que les procédés de la fiction, ainsi que ceux du fétichisme et de toute pensée théorique dont ils constituent le modèle, risquent de dévoiler le caractère accidentel de la différence qui existe non seulement entre le Moi et l'Autre, mais aussi entre le dedans et le dehors, la chose et sa représentation, l'esprit et la lettre — et, finalement, de la différence entre la vie et la mort. » (Howard Bloch) Le personnage de Merlin est insaisissable, ermite et cultivé, pacifiste et belliqueux, mi-homme mi-diable, c’est un être indéfini qui manie la subtilité langagière (cf. l’épisode du « Baron aux trois morts »), de même qu’il sait sa mort quand il répond favorablement à la requête de Niniane de lui apprendre ses pouvoirs (et dans certaines versions du roman, il rit avant que de répondre favorablement) ; « un être indéfini qui manie la subtilité langagière », vient d’écrire le poète, qui se demande si cette assertion ne pourrait pas s’appliquer au poète. On  peut considérer le rire de Merlin comme un rire atténué par la subtilité narrative du roman qui trace son existence indéfinie.


Le 9 janvier 2012, le titre « Du travail », quant est de la version provisoirement définitive qui sera celle destinée à une édition papier, est adopté, puisqu’il est impossible de s’en débarrasser ; reste à lui trouver un sous-titre (par quoi on pourra sans tort affirmer que le poète se répète, mais la réflexion s’auto-génère grâce à moult répétitions voire ressassements, lesquels bougent légèrement alors la pensée en cours d’élaboration, toujours) : « Journal  & poèmes » ?

Ou…

JJJJJJJ

Pas de sous-titre.
.
.
.
……………………………………………………Pas de sous-titre…..
Aussidoncques, cliquer sur le bouton ã, revenir à la page de titre, et effacer ? :

« où dans un journal
de résidence et de travail,
l’auteur prend la défense
du travail poétique,
qu’il illustre de poèmes
qui tournent autour
de certaines des raisons
qui fondent son poème »


???



DE L’HUMOUR

Le sub-ridere est un rire atténué par une révolte supérieure de l’esprit musculaire humain rétif à la robotumanoïdisation d’icelui-même, si que, dans noir humoral se coulant, ledit rire de pas n’importe quidam mais de Merlin Subtil glisse dans l’âme où rien ne va plus, jeux de mots jeux de vilain, si ce vous semble complexe, souriez, vous lisez, étonnant, non —

lundi 13 février 2012

Le 5 janvier 2012, « Pour ce que le ris est le propre de l’homme », cuidait Rabelais (note : il arrive mainte fois au poète d’user du médiévisme « cuidier », disparu des dictionnaires de langue française au 16e siècle, et que les lecteurs de textes anciens et philologues connaissent bien pour ce qu’il abondait, dans le sens de « penser, croire », mais aussi « s’imaginer », avec souvent la nuance « à tort », « cuidier » pouvait immiscer la possibilité d’erreur dans ce que pouvait penser celui qui pensait que). Le rire n’est pas la manifestation évidente de l’intelligence de l’homme, puisque l’homme ne rit pas systématiquement avec intelligence, le rire bas (ou gras, ou vulgaire, ou obscène, ou beauf) est ce qui s’entend, hélas, souvent, hélas (dans les bistrots ou sur les écrans de télévision) l’homme ne rit pas comme riait Rabelais, philosophiquement, avec contenance d’une réflexion critique sur le comportement des hommes et sur le langage et sur son propre rire. Si le poète a recours à la bouffonesque et au grotesque (au sens de bizarrrie linguistique et grammaticale), il n’est pas à considérer comme un comique, sa poésie peut paraître pince-sans-rire, pourtant qu’il recherche Susan désespérément et des effets d’humour, à faire sourire, non pas rire : : : ainsi différencie-t-il comique et humour, le rire et le sourire, même si le premier inclut le second. Le sourire est un rire atténué (un sub-ridere), un rire intérieur, du moins, discret, un rire non dénué d’inquiétude consciente, le sourire est élevé, noble, subtil. Si le sourire peut trahir de l’inquiétude, le rire balaie l’inquiétude, parce que le rieur n’est pas un inquiet conscient de l’être et rit donc, le plus souvent, aux dépens de l’autre (ce qui ne signifie nullement que le rire travaillé par Rabelais ne soit provoqué par un sentiment d’inquiétude profonde et critique, on le sait, au contraire, mais le pseudo-rire de Rabelais est beaucoup trop référencé pour ne provoquer qu’un rire simple et bas, sans articulation d’une pensée, Rabelais provoque un sourire accentué, pas un rire). Le poète pense que le rieur s’exclut de la cible du rire, quand il est limité dans la conscience de lui-même, contrairement au sourieur, qui s’inclut dans ce qui provoque son sourire, il possède la conscience critique de lui-même. Le rire paraît sans failles, et démontre son assurance, il y a dans le sourire matière à doute. L’humour advient le plus souvent dans des jeux de langage, le rire, dans des jeux de situation, le plus souvent, insistons, pas systématiquement, mais les scènes de Molière font rire, le langage de Laurence Sterne, sourire. Ce sont des raisons pour lesquelles le poète pense qu’en ses jeux verbaux se glisse de l’humour et que le mouvement syntaxique l’y inclut en menuisant de la subtilité, qui aux yeux de nombre de lecteurs passe pour de la complexité exagérée (ampoulée, emphatique, artificielle, prétentieuse et autres jugements de cette sorte). Il est un fait : le poète n’est pas sans mésassurance devant ce qu’il avance (sa toujours incertaine pensée…)

vendredi 10 février 2012

Le 22 décembre 2011, faudra-t-il truffer le poème « Du néologisme » de néologismes ?... Trop évident… : : : adoncques : non.


Le 24 décembre 2011, à propos du poème « Du néologisme »… il faudra faire une allusion à l’importance de Rabelais, ce grand forginventeur de mots, agglutineur de grande imagination, maîtres ès néologismes, dont les moult lectures initièrent le poète à l’invention verbale. Le néologisme, voire l’hapax, est vital à la langue, une langue qui ne néologise est une langue mourante, quand bien faut-il échauffer l’entendement des puristes et des fixistes de la langue française (ils sont légion, jusques y compris la communauté des poètes). « Le néologisme [littéraire[1]] est plus motivé que le non-néologisme. C’est un cas de réduction de l’arbitraire du signe du fait d’une “surdétermination”. Or la surdétermination des mots qui le composent caractérise le discours littéraire : les rapports syntaxiques qui unissent ces mots entre eux sont repris par d’autres relations formelles et sémantiques, chaque phrase étant dérivée, déduite pour ainsi dire, d’une donnée initiale » (Michael Riffaterre « Poétique du néologisme ») Néologisme est bizarrrie ostentatoire, goût du salé dans le fadisme prescriptif, immotivation.


Le 25 décembre 2011, (une parenthèse concernant le titre : (le poète n’ayant pas encore pris sa décision, « Du travail »///« Du faire » (nouvellement trouvé)/// « Du Contre-Faire », fait aller et venir toutes sortes de propositions en son for intérieur en se disant qu’un eurêka surgira instantanément du flux d’auto-propositions, le poète ayant même songé à mêler papier et numérique, qu’il n’oppose pas, mais allie (l’alliance des contraires ?), pour ce qu’il estime les deux supports en dialogue, non point en opposition frontale, ayant songé, donc, à un sous-titre comme « blog-papier de réflexion & poèmes ».))


Le 26 décembre 2011, le poète poursuit à renfort d’incertitudes son titre définitif ; « Du travail » persiste, il ne peut le désinstaller ni le supprimer.


Le 2 janvier 2011, de quelle surdétermination est-il question, si ce n’est, dans le néologisme, tenter d’atteindre un haut sens de non-sens (apparent) ; autrement dit : le néologisme peut vouloir échapper à la détermination jugée trop simple, et porter au-delà de tout sens. Le néologisme comme surdétermination de l’humour ?



DU NÉOLOGISME

Si ce n’est faire le fou dans le génie sérieux de la langue, si ce n’est le désusage d’icelle par une bouffonesque grotesque en flots abracadabragan-tuesques , si ce n’est un emportement de gayeté et de bonne humeur, si ce n’est lui donner du mouvement sous la patte-gratte ou patte-clic, si ce n’est une entreprise d’innovation perpétuelle et nonpareille des énergies primaires, si ce n’est la désasujettir et déverbaliser et décomplémentariser pour mieux la re- ou ré-, si ce n’est augmenrichir les dictionnaires, si ce n’est la démaisouetdoncor-nicariser en la carnavalisant par lui donner corps du rire, si ce n’est la posséder afin qu’elle ne nous possède pas par celle qu’on ne parle pas mais qui nous parle, et, commencement, si ce n’être dans le vif du sujet —



[1] Michael Riffaterre distingue le néologisme littéraire du néologisme dans la langue : « Celui-ci est forgé pour exprimer un référent ou un signifié nouveau ; son emploi dépend donc d’un rapport entre mots et choses, bref de facteurs non linguistiques ; il est d’abord porteur d’une signification, et n’est pas nécessairement perçu comme forme insolite. Le néologisme littéraire, par contre, est toujours perçu comme une anomalie, et utilisé en raison de cette anomalie, parfois même indépendamment de son sens. Il ne peut pas ne pas attirer l’attention, parce qu’il est perçu en contraste avec son contexte, et que son emploi comme son effet dépendent de rapports qui se situent entièrement dans le langage. » (« Poétique du néologisme »)

lundi 6 février 2012

Le 12 décembre 2011, (après une nouvelle pause mais :) la coupure temporelle ne signifie nullement qu’il y ait eu coupure de la pensée ni de la réflexion, la coupure a pu devenir distance concentrée sur l’objet et la raison de cet assemblage prosaïque. La distance rapproche ; invite à éviter le ressassement stérile. La coupure n’est pas coupure, mais mise à distance, l’espace-temps est fertilisé. La distance remet en question une nouvelle fois le titre de ce travail de sape en faveur du travail poétique contre l’élément air-souffle-inspiration ; le titre d’attaque (« Blocs, et journal afférent » rappel) qui eût semblé définitif (et devint : « Blocs, & journal d’attenance), avait du moins la nécessité du définitif afin que le poète puisse entreprendre son chantier, car il n’en commence jamais aucun sans un titre provisoirement définitif qui en est l’attaque générale, l’assaut dévorateur du vaste-devant à noircir et sur-noircir ; édonc, re-remise en question dudit. Ce nouveau questionnement a cette raison suivant que, regardant l’avancée du travail, le poète prend conscience que titre et travail s’éloignent l’un de l’autre. Dans un premier élan de pensée, il estime qu’émerge de façon plus évidente que le chantier prend la forme d’un journal de travail, d’un journal de réflexion, d’un journal d’une pensée-à-la-poésie en mouvement de rêverie et incertaine, du moins tâtonnante. Les poèmes, par conséquence, du rôle qu’il voulait leur donner, prennent une autre fonction, ils prolongent poétiquement la réflexion, à titre d’exemples. Aussidoncques, nouvelles tentatives de titre………………………………………………………………… :
Journal de travail d’un poète accompagné d’exemples par le poème ?

Travail ?

Travail, journal & poèmes ?

Travail, journal & poèmes exemples ?

LLLLLLLLLL

Quelques jours supplémentaires de réflexion quant au, ne feront pas de mal à un titre. Le poète à présent se concentre sur la liste des poèmes restant à écrire, et décide que le prochain sur lequel il travaillera et par quoi il réfléchira à la pratique du poème par le travail sera « Du néologisme ».

À propos de Travail du poème (d’Ivar Ch’Vavar) : au final, quelque chose semble s’être retourné au cous du livre, du moins s’être imposé, voire affirmé, que le poème travaille le poète, qu’il y a intention active du poète, qui devient fruit (le poème) s’activant et se faisant agent hyper actif ; le poète est travaillé par le poème. Le mot « travail » serait à prendre dans le sens de pensée soucieuse et constante du poème…


L’aparté digressif s’insinue dans les interrogements du poète à propos de son titre et du mot « travail », qui le travaille, et pour ce que Ch’Vavar ayant utilisé ce mot, il hésite fort. Trafiquer de moult manières de l’hypotexte n’introduit aucun scrupule dans sa conscience d’écrivain, cependant, qu’on le (et qu’il se) soupçonne de copier par faiblesse d’imagination, cela l’insupporte quelque peu. Laissons le mot « travail » travailler…


Le 14 décembre 2011, évidemment, si Ivar Ch’Vavar n’avait pas écrit Travail du poème, le poète n’aurait point de problème de conscience ; se souvient par ailleurs qu’un poète un jour lui dit ne pas aimer quand un poète parle « …de son travail… » Il est une certitude, il faut tourner autour de l’idée centrale dégagée par le mot, observer le gouffre de sens, la spirale centripète de ce mot, tout en se convaincant que le principe même de l’interroger en ces lignes est une manière de commencement de décision pour une adoption du mot « travail » dans le titre ; nouvelles auto-propositions :

??? Le travail actif ???
??? L’Actif Travail ???
??? Le travaillement ???
??? Journal d’un travail ???
?
Ce écrivant, néanmoins, le poète signale qu’il travaille sa non-duperie, et son souci d’honnêteté, reconnaissons lui cela. Il n’en demeure pas moins que la notion de travail demeure au cœur de ce travail, et en est le moteur, il n’en demeure pas moins non plus que la radicalité mène le poète à expulser l’inspiration et à ne pas rejoindre ceux qui jugent que les deux notions de travail et d’inspiration ne s’excluent pas, voire sont compatibles. Parce qu’il en est pour poser ceci que (le poète s’est craché dans les mains, et a saisi stylo, carnet, ordinateur et internet) :

« Tout poète est Orphée, car tout poète est le porteur de la parole originaire.
[…]
Être poète en Occident, c’est être en rapport, par les Muses, au divin.
[…]
L’inspiration n’implique nulle passivité. Si le poète reçoit un présent, il faut qu’il y mette du sien pour le recevoir et lui donner figure. Si l’inspiration ne se force pas, il faut savoir néanmoins l’accueillir, ce qui demande un rigoureux travail. 
[…]
Il est donc le plus souvent nécessaire au poète de longuement travailler pour restituer le souffle originaire qu’il a reçu. »

Qui émane de Fabrice Midal, dans son livre Pourquoi la poésie ? Poème est un travail est un travail est un travail, non point une rose. Le poète n’est pas ailleurs, il est ici, maintenant, présent, n’aspire pas à autre chose qu’à la parole qui se parle, pas à l’originaire, à la parole des hommes de son temps. Poème est non-attente, action, combat, énergie renouvelable par et en soi-même. (… « Au travail » ?///// « Du travail » ? à par ainsi, être au diapason des titres des poèmes ?/// « Du travail »… trimballer cette idée dans la tête chercheuse…. « D’où vous vient votre inspiration ? »… « Du travail »… Cela est en voie d’adoption… Il reste quelques réticences qu’il faudra pourtant observer. De même que le poète devra sans doute adopter un sous-titre avec un mot moins marqué que le mot « journal », qui porte en lui bien trop de connotations (intime/subjectivité/narcissisme/auto-référence etc.)… Sourire du poète : « Du travail, blog-papier & poèmes » Il n’est pas de mauvais heur au poète de tourner autour du mot « travail » et de son référent : le mot « travail » ne le fatigue pas. La langue travaille le poète. Le mot « travail » ne torture pas. Force tranquille du mot « travail ». Tout cela travaille, agit, bout ; c’est bon ; c’est vivant ; ça exacerbe.


Le 19 décembre 2011, cela étant, contrairement aux deux premiers volets de la tétralogie « La rêverie au travail », Fondrie et Terreferme, il y a absence de l’élément dont il est question, même dans le non-dit, l’air, dans un titre comme « Du travail », aucune évidence comme le feu et la terre précédemment, et ce tarabuste le poète, et il y réfléchit présentement. « Du travail » aurait ceci d’intéressant qu’il prend l’air (le souffle) à contre-pied ; songer alors à un sous-titre métadiscursif ? : « Du travail, où l’auteur développe dans un journal de réflexion illustré de poèmes son principe du travail poétique et son opposition à la notion d’inspiration » ?

jeudi 2 février 2012

Le 7 octobre 2011, hier, après avoir écrit les quelques lignes sur la phrase, le poète écrivit « De l’intensité » ; renonçant à intégrer la phrase de Jude Stéfan, mais qu’il préserva en son esprit pour le rythme du poème, comme lancinante pensée, car convaincu que le poète puise l’énergie d’écriture qui alimente la machine dans l’intensité désespérée de vivre. Le désespoir est linéaire ; l’abattement, dont se défend le poète, une chute. Une phrase de Pascal Quignard a déclenché l’intensif élan du poème, extraite du Nom sur le bout de la langue, ajoutée à un jeu  homophonique sur une expression autour de laquelle le poète tournait, « fer de lance », qu’il a transformé en « faire de phrase », cela relayé par un emprunt à Agnès Rouzier (in Non, rien, Seghers/Laffont, 1974) pour désigner l’intensité comme une série d’excitations énergétiques ; il y a souventes fois si ce n’est toujours la phrase d’un auteur, pour provoquer et déclencher chez le poète, plus que les choses dites de la vie, il faut le reconnaître, dût-il décevoir sinon indigner, il y souventes fois si ce n’est toujours la phrase ou la présence d’un écrivain ; la vraie vie est dans les livres.

Ý+~•MNB  D L U P M

Une expérience de vie n’attire pas le poète vers l’écriture d’un poème, elle s’immisce parmi d’autres éléments pour le constituer, les livres, la littérature, les arts, les auteurs, la réalité ambiante et tutti quanti, l’expérience de vie, le vécu autrement dit, est une petite contribution au rythme. Point de précipitation autobionarcissique. La vraie vie est dans les livres, car y est du sur-vivant. Écrire non pour survivre ou se survivre, mais pour sur-vivre le monde et au monde.


Le 10 octobre 2011, « Défions-nous du peuple, du bon sens, du cœur, de l’inspiration, et de l’évidence. » (Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu)


Le 18 octobre 2011, les 4 et 5 et 6 novembre prochains, le poète retournera en Ardèche pour un week-end de restitution du travail en cours, une non-restitution du travail accompli non achevé, c’est le contrat, mais qui dépasse le contrat.

Plus tard :

« Un poème ne naît que très rarement – un poème, ça se fabrique. » (Gottfried Benn, cité sans l’Anthologie de la poésie amoureuse allemande, du XIIe au XXe siècle, édité par les éditions Septentrion en 2011).


Le 19 octobre 2011, lu sur Facebook : « Trouvez de l’inspiration : Affichez le profil de…»


Le 20 octobre 2011, « … en effet, celui que nous traitons en général de “rêveur” n’est en réalité rien d’autre qu’un joueur de pensées intoxiqué et paresseux : les “rêveries” de la littérature mondiale sont des jeux de pensées. » (Arno Schmidt, « Calculs II », in Roses & Poireau, traduction de Claude Riehl, éditions Maurice Nadeau)





[une pause…]




Le 18 novembre 2011, (mais, les 4 et 5 et 6 novembre :

vendredi 4 novembre 2011

Contre vents et marées


Jean-Pascal Dubost

malgré un accident de la route,
malgré les retards de train,
malgré les intempéries,

Jean-Pascal Dubost sera là ce soir
pour une lecture-restitution à deux voix du blog de résidence.

Samedi et dimanche, Jean-Pascal proposera des ateliers d'écriture basés sur l'expérimentation du langage mêlant écriture et d'autres supports.
 Ophelia Escriu   0 commentaires 

 « Pour participer à cet atelier d’écriture tant attendu, il avait fallu braver les intempéries qui sévissaient sur la région depuis la veille, mêlant pluies diluviennes, bourrasques folles, éclairs tonitruants, coupures d’électricité, à tel point que la « lecture-rencontre » du vendredi avec Jean-Pascal Dubost a du être déprogrammée et reportée au samedi soir. Les participants étaient donc moins nombreux que d’habitude mais tout autant motivés » (site Les Rias)