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jeudi 4 août 2011

Et reprend sa marche


Et reprend sa marche sur un sentier qui tantôt traverse la forêt, tantôt des prés, qui se transforme en petite route parfois, les yeux provoquant plusieurs éblouissements, un peu au hasard, sans suivre les chemins balisés, avec la carte I.G.N. néanmoins, et sans oublier l’idée d’intensité en suspens, les genêts éclatent, on va dire comme ça, d’un jaune… éclatant, on va continuer comme ça, et l’absence de tout être humain durant le cheminement du corps et de l’esprit pendant les trois heures marcheuses ne sera pas sans provoquer quelque bien-être, du moins quelque adoucissement grandiose de l’humeur, chez l’atrabile poète dont les jambes se sentent légères, porteuses d’aucune fatigue ni d’aucune lassitude ou lourdeur, de fait, idéalement favorables à transmettre au reste du corps et à l’esprit encore l’heureuse disposition à porter les pensées légères du poète qui s’étonne, à ce moment où il questionne lesdites pensées légères afin de mieux voir ce qu’elles ont derrière la pensée, s’étonne de voir surgir d’entre les arbres d’étranges créatures très-hautes sur pattes, élégamment figées dans la surprise de le croiser et qui ne sont d’autres que des cabanes ; des cabanes perchées sur des arbres (dont il apprendra plus tard qu’on les nomme les Cabanes de Labrousse (voyez internet pour plus d’explications)). Ainsidoncques, la circulation du sang aura été nettement favorisée, le sang aura fluidement irrigué le cerveau du souffle régulier de la marche ; bonne énergie ; non pas consumée immédiatement ; mais de l’énergie lente, comme on dit des sucres lents, pour les écritures à venir ; ainsi la marche s’achève, le poète glisse dans le réel ardéchois sans entraves. Le soir, chez J. et M., il sera fait ripailles de caillette ardéchoise (aux épinards/aux herbes/aux châtaignes/aux bolets), de graton, de cailles et d’aubergines, avec vin d’Ardèche pour favoriser le plaisir vers des voies supérieures, et, le hasard amuse, l’un des invités de J. et M., Fr., porte un tee-shirt sur lequel est écrit, et on fait bien ce qu’on veut des signes qu’on remarque et déduit comme tels par la plus simple coïncidence dont nul n’aurait remarqué qu’elle fût, si l’objet du travail du poète n’eût été autre que la notion d’inspiration, et le lecteur pourra alléguer un travail de fiction, puisqu’est travail a posteriori celui de la mémoire, requalification du réel, rimagination de l’événement, or que nenni-da, cela était ré-el-le-ment, que Fr. portait un tee-shirt à manches courtes sur lequel était imprimé :

BE
INSPIRED

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